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22 juin 2009

Mila Tu!

Mila Tu, devenir femme maasaï sans l'excision, est le premier documentaire que j'ai co-réalisé avec Charlotte Bruneau. Une longue et belle histoire, qui a dépassé nos attentes!

photo6_mila 

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23 janvier 2009

Moyo wangu unalialia… unanikosea bwana

labda ni rahisi zaidi kwa kiswahili
maneno ya lugha yangu yananiumiza bwana

uko wapi sitaki kufahamu
siwezi kuvumilia
siku chache zilizopita
tuliandikiana kama kawaida
lakini ujumbe wako haukuwa wa kawaida
ulikuwepo hospitalini tena
ulichoka sana
ulichoka kupiga vita dhidi ya muda unaokimbia
dhidi ya maradhi
vita vyako havikuwa sawasawa
ulishinda bwana ulishinda

uliota kwenda Amazonia
na sasa ninapoifikiria
amazonia ni Pafu la Dunia
Mapafu yako yalikuwa magonjwa sana
tangu umezaaliwa
hewa ya dunia haikukupendeza
tulijua
tulijua kwamba utaondoka kabla ya mimi
hata kabla ya wazazi wako

leo nabaki kama chizi sivumilii
leo ni siku ya uzaaliwa wako
lakini haupo, haupo

usiku roho yangu inakuita
na leo usiku umekuja tena
ndotoni nakusikia
kama zamani tunavumbua dunia nyingine
kutoka juu ya kilima

mji unanyosha mbele yetu
angalia maisha yanaendelea
ilikuwa wakati wa kiangazi
sasa moyoni mwangu imo masika bila mwisho
jana tena nilikuwepo karibu na kaburi lako
nakutafuta mahali popote

lakini haupo, haupo
ulikuwa na umri miaka thalathini

mapema mno, mapema mno...

22 octobre 2008

Voyage en Tanzanie

Un mois sans programme prédéfini à parcourir une petite partie de ce grand pays. Un mois, le temps d'un aperçu qui donne le goût d'y revenir.

Une appréhension avant de partir : pourrons-nous passer du temps avec les Tanzaniens, les écouter, leur parler, échanger ? Sont-ils disposés à recevoir deux étudiantes françaises dans leur emploi du temps, à accepter que le temps s’arrête pour lancer des ponts entre le Nord et le Sud ? Une appréhension vite tournée en ironie, considérée comme pure produit de notre culture occidentale. Le temps en Tanzanie, chaque personne qui a croisé notre chemin l’a pris, et de ses mains et ses mots en a fait pour nous un mois de poésie. Une prose où chacun y a son vers, à Dar-es-Salaam, Bagamoyo, Zanzibar, Monduli Juu, Arusha, Mwanza.

> Apports linguistiques

Au retour de ce mois de juillet 2008, en plein Paris, un vide. Un vide intérieur, immense. Ce sont les sons du swahili qui me manquent, leur sonorité et le rythme des phrases ponctué par les accords de classes. C’est l’exercice mental d’interprétariat constant qui manque. Même les rêves sonnaient swahili. Le cerveau se repose, enfin.

La pratique intensive sur une période de 30 jours fait faire des progrès importants, même si au retour, on a l’impression de tout reperdre très rapidement. Tout d’abord, la compréhension orale. Dans la rue, les commerces, les petits restos, les transports en commun… Et surtout lors des grands débats d’idées de plusieurs heures, improvisés au coin des rues avec les gens de passage. Au passage, travail intensif de l’expression orale. La compréhension écrite n’a pu se faire que de façon limitée, en lisant (rarement, avouons-le) la presse ou les bouquins emportés. La production écrite a été quasi-nulle.

Subtilité. A Bagamoyo par exemple, nos amis prononcent le « l » comme un « r » et vice-versa. La « règle » comprise, la gymnastique cérébrale est facile à faire. 

> Apports culturels

Une bonne dose de musique. Présente partout, dans les boutiques (duka), les transports en commun (daladala), les bars (baa), elle s'imprime comme un décalcomanie dans votre tête et n'en sort plus. Elle accompagne vos rêves, vos réveils, chacun de vos pas. Le swahili en rythme. Cet été 2008, voici les airs qui résonnent dans les rues tanzaniennes.
Ø The B-Band, Nzela
Ø Jl ft Lil Ghetto, Kidato kimoja
Ø Juliana Kanyomozi ft Bushoke, Usiende mbali nami
Ø MB Dog, Natamani
Ø Matonya, Anita

Le spectre de la colonisation. L'histoire, comme partout, a laissé des traces. Sauf qu'en Tanzanie, et particulièrement sur la côte, les traces les plus visibles ressassent toujours la même histoire. Pendant des siècles, Bagamoyo et Zanzibar furent d'importants centres de commerce d'esclaves. Leurs ruelles le murmurent, leurs portes en bois sculptées de chaînes le crient, l'odeur de clou de girofle, omniprésente, diffuse le parfum de ses esclaves morts dans les plantations. A Zanzibar, la maison de Tippu Tip est accessible aux visiteurs, bien que partiellement habitée. Tippu Tip (1837-1905), moins connu sous le nom de Hamed bin Mohammed el Marjebi, était très actif dans le commerce d'esclaves. Sa maison, au coeur de Stone Town, s'élève sur trois étages, le plus haut servant de salle de réunion et de vente. De nombreux édifices, à Zanzibar et sur le continent, rappellent que pendant des siècles se sont succédés Portugais, Omanais, Allemands et Anglais. Mais il n'y a pas que les pierres qui parlent.

La colonisation a profondément ravagé les esprits, et les séquelles sont bien présentes aujourd'hui. Beaucoup de personnes portent en elles ce complexe d'infériorité que l'on a martelé dans leurs esprits. "Dieu vous a donné une grande intelligence, il a donné aux Africains une petite intelligence, c'est comme ça". Pas de violons ni de larmes, c'est comme une fatalité, une observation froide de ce qu'ils pensent être le vrai état des choses. Comment panser des siècles de douleur, d'humiliation? Comment se comporter face à un passé qui nous revient en pleine figure comme un boomerang que nous-mêmes n'avons pas lancé? Comment leur dire que si la colonisation avait si bien progressé, c'est justement parce que le lavage de cerveaux a été efficace... L'homme blanc est parti depuis 40 ans, mais son empreinte écrase toujours la dignité des peuples qu'il a opprimés. Et pourtant, c'est sur ces terres que l'on rencontre l'être humain dans ses plus grandes qualités.

> L'être humain dans ses plus grandes qualités

Tellement bouleversant pour une Parisienne habituée à se faire aboyer dessus par n'importe quel passant ou agent administratif que c'en était limite insupportable. Un mot pourrait dépeindre tout ce que j'ai reçu en un seul mois sur les routes de Tanzanie : générosité. Générosité parce que c'est sans compter que l'on vous ouvre la porte de chez soi. Sans compter ses sous, sans compter son temps.

Sally, Zanzibar. Passer cinq heures chez Sally, parfaite inconnue le matin même, se retrouver chez elle par hasard en cherchant un atelier du ZIFF (International Film Festival of Zanzibar) dans un village de l'île aux épices (ou aux esclaves selon les intérêts de chacun, historiques ou 'exotiques') et décourvrir que cette femme corpulante, qui se déplace difficilement et dépend des enfants du village qui squattent en permanence chez elle, est en réalité une 'animatrice de quartier' hyper-active. Ses portes toujours ouvertes donnent à sa maison des airs de théâtre avant une représentation. Chaque fois qu'elle le peut, elle achète des patates, de l'eau, du thé, pour les enfants du quartier. Elle leur fait à manger et soulage ainsi les familles qui ne peuvent supporter plusieurs repas par jour. Elle héberge trois jeunes Occidentaux (deux d'Israel et une d'Italie) venus en vacances à Zanzibar. C'est sûrement pour cela que l'on nous a emmenées chez elle lorsque nous avons demandé notre chemin. Apprenant que nous cherchions l'atelier 'préservation de l'environnement' du Festival, et nous informant qu'il avait été reporté, elle veut satisfaire notre curiosité en nous montrant comment elle-même agit chaque jour pour préserver la planète. Elle sort de sa cuisine un énorme panier en osier, bourré de tissus et de copeaux de bois, couronné d'un couvercle. Dans une casserole, elle met à cuire des pommes de terre dans de l'eau, sur un butagaz. Lorsque l'eau se met a boullir (au bout de trois minutes), Sally retire la casserole du feu et la place dans le panier. L'eau continuera de bouillir plusieurs heures sans consommer d'énergie. Mais une heure suffira : les patates sont cuites!

Sally est née d'un père pakistanais et d'une mère africaine. Elle est de confession Bahaï et nous explique sa philosophie de vie. Lorsque les enfants du village de Mwera s'assoient en cercle autour d'elle, c'est pour écouter ses cours éducatifs improvisés.

Kejeri, Adamu et Samweli, Bagamoyo. Ils ont tous les trois la vingtaine et vivent a Bagamoyo, à une heure de route au Nord de la capitale économique Dar es Salaam (Dodoma est la capitale administrative du pays). Kejeri écrit des textes, compose des chansons et a même enregistré un premier CD. Adamu est artiste-sculpteur. Il a du arrêter l'université par manque de moyens. Samweli est guide touristique, il travaille à l'office de tourisme de Bagamoyo tenu par son père. C'est d'ailleurs là que nous les avons rencontrés. La discussion à très vite tourné autour de la religion. A Bagamoyo, il y a des musulmans mais aussi des chrétiens, et nous avons échangé pendant deux heures sur nos interprétations des Textes, sur nos façons de vivre. Plusieurs heures passées avec eux, chez eux, dans leurs familles et dans leur ville, à vivre leurs habitudes et leur passion : l'art. Bagamoyo est une cité d'artistes "qui-se-lève-tôt", à 5h chaque matin pour "faire des exercices" sur la plage, courir, parce que "ça protège des maladies". Puis le soleil émerge de sa longue nuit (il se couche à 18h) et la journée voit le bois devenir buste, la toile vierge se couvrir des couleurs vives du Tinga-Tinga. L'université d'art de Bagamoyo a fait de la ville un gigantesque atelier où les jeunes transforment leur énergie en création.

Abdullah, Zanzibar. Forofdhani, quartier animé de Zanzibar lorsque la nuit tombe. Des airs de Marrakech, place Jemma-el-Fna : des petites ampoules éclairent les tables garnies de nourriture, la fumée de la viande et du poisson grillé s'élève dans le ciel, et là... c'est le drame : les vendeurs surexcités se plantent l'un après l'autre devant vous en vous appellant par votre joli surnom commun à tous les Occidentaux : "Mzungu!". Inévitable dans n'importe quel pays quand le tourisme fait rage. Et à Zanzibar, il fait rage. Un banc dans la pénombre d'un mur et nous voilà faisant partie du décor. Un thé au gingembre, rituel du soir. Sur le même banc, à la même place chaque soir, il commande au vieil homme un thé. Ses yeux brillent dans la nuit, il observe le joli vacarme. Abdullah est Lybien, il est venu à Zanzibar pour étudier le swahili au très fameux institut Taasisi. Une Francaise et un Lybien communiquant en swahili à Zanzibar! Abdullah nous hébergera chez lui quatre jours, au coeur de Stone Town.

Quartier de Capri Point, Mwanza. Mwanza, c'est la ville où a été tourné le documentaire Le cauchemar de Darwin de Hubert Sauper en 2004. Forcément, on y vient avec des a priori, des peurs. A la recherche d'un accès au lac Victoria, nous suivons la route qui longe les bords de l'eau. Un grand portail de fer entre deux énormes rochers marque l'entrée d'un cimetière. Près d'une tombe, une jeune femme d'une trentaine d'années se tient debout. A ses pieds, un homme pose du carrelage sur le monticule de béton. C'est son mari qu'elle enterre. Des rochers gris tout autour sont comme un mur de discrétion. Il fait chaud et seul le vent venu du lac donne du mouvement au paysage. Des maisons sont logées entre les rocs, et à notre arrivée une troupe d'enfants accourt. Deux jeunes filles les accompagnent; elles s'asseoient près de nous et s'allument un joint. Sous un arbre un peu plus loin, un vieillard somnole. Le village est engourdi. C'est un quartier de Mwanza plutôt défavorisé, mais au contraire de Bagamoyo, où les jeunes n'ont rien non plus si ce n'est leur talent, Capri Point vit au ralenti. L'atmosphère est lourde et gluante, peut-être est-ce le cimetière qui rajoute à la misère, peut-être est-ce juste l'instant, peut-être est-ce juste mon ressenti. Mais je me sens mal dans cet environnement, comme une touriste friquée qui vient observer la misère de Mwanza. Peut-être est-ce simplement parce que le contact n'est pas encore établi. Derrière nous, un babyfoot est le défouloir des jeunes gars. Ils nous interpellent. C'est comme une réunion informelle qui prend alors forme, une réunion d'information sur la culture occidentale. Ces jeunes ont des tas de questions, des tas d'idées reçues aussi. L'échange est très intense. Ils ne croient pas qu'il y ait des maladies en France, encore moins le Sida. Ils ne croient pas que des gens dorment par terre dans les rues, que la pluie tombe aussi sur notre sol. Nous donnerons deux heures d'"interview", tentant de jouer au mieux les ambassadrices de notre terre natale.

Felix, Dar es Salaam, rond-point de l'Askari. Felix passe ses journées au rond-point de l'Askari, derrière un petit placard en bois, sur un banc. Il vend des piles et des montres. Le premier jour, il nous a invitées à nous asseoir pour discuter. Le deuxieme jour, il a payé sa tournée. Le troisième jour, nous vendions des piles à sa place, à prix 'mzungu' bien sûr.

Afzal et Christian, Bedui Bus, liaison Arusha-Mwanza. Les billets avaient été vendus en plus grand nombre que les sièges présents dans le bus. Du coup, à 5h du matin, c'est la lutte pour les places assises. On ne peut plus circuler dans l'allée centrale, on s'asseoit où l'on peut. Un homme s'extirpe de la masse, s'accroche à mon siège. Il veut ma place, qui est d'ailleurs la sienne, dit-il en brandissant son billet. Bien. Tentative de sortie, noyade dans la cohue, pétage de plomb. Un policier arrête le bus pour un contrôle. On ne peut pas se cacher, nous sommes bien une soixantaine à bord. Il nous interdit de poursuivre notre route le bus ainsi bondé. Lâchant son dernier mot comme un verdict, il quitte le véhicule. Les deux seules 'mzungu' du bus se lèvent, soufflent et haussent le ton. Nous exigeons le remboursement de nos billets, c'est un scandale, nous descendons immédiatement. Le 'boss' fait le tri, et nous trouve finalement deux places assises, séparées. Nous acceptons. Le voyage est un calvaire, les genoux cagneux de mon voisin de derrière me rentrent dans le dos, ma voisine de droite tente de caler au mieux son bébé dans ses bras en grignotant sur mon espace vital, la poussière tourbillonne dans le bus et se colle avec la chaleur sur la peau, les cheveux, la vitre tremble dans un bruit assourdissant, qui est soudain stoppé net par un gamin sur le bord de la route : un jet de pierre bien ajusté cloue le bec du plexiglas en le faisant voler en éclats. Douze heures de bus, 15 minutes de pause pour manger, chapeau bas au chauffeur. Il est 21h quand nous arrivons a Mwanza. Le 'boss' du bus et le chauffeur nous invitent à manger pour s'excuser des dérangements du matin, même s'ils n'y sont pour rien puisque ce ne sont pas eux qui vendent les billets. Nous avons honte, nous avons parfaitement joué notre rôle d'Occidentales désabusées, excédées par tant de pagaille, alors que les autres passagers ne bronchaient pas. Attablés devant un riz-poulet frit, nous en rions. Nous parlons de chose et d'autres, l'heure tourne, les cadavres de bouteilles de bière s'amoncellent devant Christian, le conducteur. Il se détend enfin et oublie la route. C'est chaque jour qu'ils font le trajet Arusha-Mwanza. Pas un jour de repos. Quelques heures la nuit pour rêver. Christian explique qu'un jour, en rentrant chez lui, il a trouvé sa femme dans les bras d'un autre, plus disponible que lui. Il ne croit plus en l'amour. Afzal confie qu'il fait ce boulot pour manger chaque jour, mais d'ici un à deux ans, il trouvera autre chose. La fatigue accumulée peut devenir dangereuse. Christian avoue avoir fait quinze jours de prison en janvier. "J'ai tué un homme", lâche-t-il en serrant ses mains autour de son verre de bière. "Nous traversions le parc du Serengeti, le bus s'est renversé et j'ai tué l'homme qui dormait sur le bord de la route". Une dernière gorgée pour appeler le sommeil, il ne leur reste que 4h de répit avant de reprendre la route.

Village de Monduli Juu, à une heure d'Arusha. Nous sautons du pick-up en bas du village. Nous tombons en plein marché. Les villages envrionnants se sont vidés de leurs habitants, tous sont là devant nous. Le vent fait jouer les kangas et shuka rouges des Maasai comme des vagues, agite les centaines de bijoux en perles et métal dans un tintement discret. Nous allons nous asseoir plus loin, au bord d'un chemin de terre. Devant nous, des champs à perte de vue, un lac aux reflets d'argent au creux d'une vallée, et loin, très loin, la faille de la Rift Valley, qui remonte jusqu'au Kenya. Le soleil commence sa descente et le marché se termine. Un cortège disparate sillonne le chemin de terre et s'amenuise au fur et à mesure qu'il passe devant les villages. Soudain, une femme tombe à terre. Un vieil homme reste là près d'elle, debout. Pour apaiser notre inquiétude, il nous dit qu'elle est saoule. Je m'approche. La femme me regarde avec de grands yeux ronds et un air interrogateur, assise par terre comme un bébé. Je la lève, aidée d'un autre jeune. Nous la transportons tant bien que mal. Il lui fait la lecon, lui dit qu'une mère ne doit pas donner cette image, que c'est une honte. Elle chantonne, se met à sauter comme pour les jours de fête. Ses jambes finissent par l'abandonner et avec elles la force d'arriver jusqu'à son village. Elle se laisse tomber. Le vieil homme, son mari, ramasse un bâton et la fouette trois fois. La branche d'arbre siffle à chaque coup sur le dos de la femme à terre. Certains se sont mis instinctivement entre nous et la scène conjugale, pour éviter toute intervention de notre part. Ils nous savent choquées. Les autres femmes rient : "Elle n'a que ce qu'elle mérite. Regardez, ça fonctionne, elle court comme un lapin!". La vieille avait repris le chemin seule, à vive allure.

Matson et Zakaria, Seaview, Bagamoyo. Ils sont une quinzaine à se partager l'atelier de Seaview. Tous rastas. Tous artistes. "We came as tourists, we left as friends". Ce sont les couleurs des murs intérieurs qui ont attiré notre regard. Des dizaines de tableaux dansent sur les murs en vieilles pierres, des centaines de sculptures en bois sont disposées sur des tables basses comme dans une brocante. L'atelier, salle d'exposition et de vente, voit défiler pas mal de touristes. C'est la cour intérieure qui est réservée aux artistes. Là, les murs s'effritent, s'effondrent. Les arbres ont l'air plus solide. Zakaria prend un large rondin de bois et l'attaque à la hache. Matson ajuste son bob et c'est au feutre qu'il noircit les pages de son carnet de croquis. Les autres ont repris leurs toiles laissées la veille, chaque jour voit naître de nouvelles créations. Abdou est aux casseroles, ou plutôt à la casserole, puisqu'il n'y en a qu'une. Lui créé de la bouffe pour quinze personnes. C'est son tour aujourd'hui. Quelques patates, deux oignons, quatre tomates, une poignée de sardines, et surtout, de l'ugali! Le groupe nous a invitées et totalement intégrées. Nous partagerons le repas autour d'un unique plat. Le peu de nourriture rassasie autant que le plaisir d'être ensemble.

> Ce n'est qu'un au revoir...

Un mois de vadrouille et trois pour s’en remettre. C’est la loi de tout dépaysement violent. Nous étions parties sans feuille de route, nous sommes rentrées, projet en poche. Un projet né de nos rencontres, nourri de la générosité de chacun, de ses idées et ses envies. L’envie d’apprendre le français, l’anglais, luxe inaccessible pour beaucoup de jeunes Tanzaniens. L’envie d’apprendre de l’Autre, de sa culture, de comprendre, comprendre ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique.

C’est tout naturellement qu’est née l’idée d’ouvrir un centre culturel à Bagamoyo. Un centre modeste, pouvant accueillir dans un premier temps 15 à 20 personnes. Un endroit pour se réunir après les cours de français langue étrangère et d’anglais, visionner des vidéos, avoir accès à la littérature francophone et anglophone, proposer ses projets.

Nous sommes parties en laissant derrière nous une promesse, celle de revenir pour ouvrir ensemble ce centre, fruit de nos trois années d’études du swahili, produit de nos rencontres et de nos envies. Un projet reflet de notre volonté : transmettre, à notre tour, ce que nous portons en nous, et redonner, comme un échange, l’énergie que nous avons reçu en nous ouvrant au monde swahiliphone.

3 août 2008

Kurudi Ufaransa...

Nimeshafika Ufaransa, "Peponi" kwa maoni ya watu wachache...

Kwa mimi siyo peponi : mvua, shida za kisiasa, watu wanaokimbia daima, na pia wanahabari wanaoendelea kuandika kuhusu rais wetu kila siku... Kusema kweli, nimeshachoka.

Nyinyi wote ninawamisi sana.

Nataka kuwashukuru kwa urafiki wenu, hata upendo wenu, ukaribisha wenu, msaada tena, kila tabasamu, na kutumia wakati mzuri na sisi. Kweli kila mwimbo unabaki kichwani kwangu, kila neno, kila tendo. Bila nyinyi, safari hiyo ingalikuwa tofauti kabisa, yaani siyo nzuri kama hivi.

Mungu awabariki sana, nyinyi na familia zenu, kwa milele.

Tutaonana insha'allah, Mungu akipenda, na nyinyi mkipenda.

Tutafanya kazi kwa bidii kushinda (siyo kupwewa!) mradi wetu kufungua kituo cha utamaduni mjini Bagamoyo. Huko ni Peponi kwa mimi :)

Ahsante kuamini kwamba kuna mahusiano kati ya watu mbalimbali (kutoka Afrika na Ulaya) nje ya biashara na utalii tupu. Nimefurahi sana moyoni mwangu kuwakuta na nyinyi.

Nisamehe kwa makosa ya kiswahili...

Mwanafunzi Amani - Laurène - Naseriani - Mwajuma - Fatuma ... labda nimesahau jina... :)

Kila la heri

2 août 2008

Majengo yanapoota mpaka angani

Inaonekana kwamba watu hupenda siku hizi majengo marefu sana. Suali la jinsi tunavyojenga nyumba limezuka tangu zamani. Lakini siku hizi, limefikia kipeo chake. Na inasababisha matatizo ya kijamii na ya hifadhi ya mazingira. Mifano michache duniani popote.

Bahrein ni kisiwa kidogo karibu na Saudi Arabia. Huko wajenzi huvumbua  majengo yanayotoka ndotoni mwao. Ukipanda ndege kwenda Manama, mji mkuu wa Bahrein, utaona kwanza majengo marefu ya ajabu. Moja lenye ncha kama mdomo wa ndege, moja lenye balbu kama mti wa Krismasi, jingine lenye rangi inayobadilikabadilika. Kujenga majengo hayo, Wahindi wengi waliingizwa nchini, kama maelfu ya siafu. Lengo pekee lilikuwa kujenga haraka haraka na kujenga nyumba nyingi. Ila shida ni kwamba majengo hayo siyo imara na hayadumu miaka mingi. Kama vile fast-food yaani chakula kinachopikwa haraka, kuna fast-nyumba, nyumba zinazojengwa haraka : unapomaliza kuishi pale, nyumba unaitupa kama soksi mbovu. Waindia watajenga nyingine.

Utandawazi

Mjini Misri, watu huhitaji Wahindi. Hujenga nyumba zao wenyewe. Matokeo ni kuwa majengo marefu huota bila ruhusa ya kujenga wala kuheshimu kanuni za usalama. Hivi karibuni, jengo moja lilibomoka. Lakini hali hiyo ni matokeo ya hali nyingine : serikali haikuwepo. Misri kuna watu chungu nzima na hakuna nyumba za kutosha. Ni lazima kujenga wenyewe miundombinu.

Kuna sababu nyingine : pawe Misri, Bahrein, au Kinshasa, popote watu hutaka kuiga nchi za Magharibi. Kwa hivyo majengo marefu yanatanda hata katika miji ambayo ni maskini sana, lakini wanapoiga mtindo huo wa kujenga nyumba, wanaiga vile vile shida zote zinazoambatana na ujenzi wa aina hiyo yakiwemo matatizo ya kijamii na shida za kutohifadhi mazingira.

Majenga marefu, matatizo makubwa

Tukiendelea na mfano wa Misri, kuna kitongoji kimoja kinachofanana na vitongoji vinavyozunguka Paris. Majengo marefu kama Minara ni kama vile Ufaransa. Shida pia. Kuishi katika minara hakusaidii kukutana na majirani wake. Mandhari si nzuri, kwa hivyo hakuna mtu mmoja anayetembeatembea nchini ya majengo. Kwa jumla, hakuna tena miti, nyasi, hata magugu. Mara kwa mara takataka tu hulundikana, na mivutano vile vile.

Sababu ni dhahiri : Ufaransa majengo hayo yalijengwa kwa muda mfupi tu ili kuwapokea wafanyakazi wahamiaji ugeni. Baadaye, wageni wamekuwa wafaransa, familia zao zikawafuata, na wote hukaa katika vitongoji hivyo. Lakini ni pahali pa kulala tu, siyo pa kuishi. Kukata tamaa, ukiongezea kutoona vizuri siku za mbele zitakavyokuwa kwa sababu ya ukosefu wa ajira kwa wageni na hata wenyeji... Kwa Kuiga majengo hayo, nchi huiga wakati ule ule shida hizo. Nchini Luxembourg tu walifahamu siyo hali ya kuiga. Huko miundombinu huwa na urefu wa binadamu. Kwa wale ambao si tajiri, kuna nyumba ndogo katikati ya mazingira yenye majani na miti, yaani ghorofa mbili tu. Kuishi kwenye mazingira ya msingi ya binadamu ni muhimu sana. Kwa hivyo kujenga nyumba lazima kutegemee kuhifadhi mazingira.

Changamoto kipya : mazingira yahifadhiwe

Luxembourg ni mfano wa kuvutia. Wajenzi hujaribu kuhifadhi mazingira. Hupanga kikusanya cha jua paani, na miundombinu zinazoyorejeleza hewa ya nje kufanya hewa joto ndani ya nyumba. Pia Ufaransa kuna nyumba zinazohifadhi mazingira. Mkoa wa Essonne, Kusini Mashariki mwa Paris, kuna chama cha watu wanaopenda sana anga, chama kinachoitwa “Chama cha wale wanaolinda anga ya usiku”. Hueleza kwamba kuwasha taa za mtaani wakati wa usiku huharibu mazingira, huwatisha ndege, huwazuia watu wanaopenda anga ya usiku kuiangalia. Watu wa chama hicho wanapendekeza taa zinazooanishwa mazingira. Kwa mujibu wao, ni pahali pa kuishi pazuri panahifadhi watu na mazingira.

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1 août 2008

Lini mapinduzi ya wanaume ?

« Mapinduzi ya wanawake » ni dhana inayounga mkono wanawake duniani. Ni dhana ya kisiasa, ya kifalsafa, ya kijamii inayotetea haki za wanawake, inayotaka kuboresha hali ya wanawake ulimwenguni. « Mapinduzi ya wanawake » yalitokea kwenye nchi nyingi, lakini sasa Ufaransa chama hicho hakifai hata kidogo.

Kwenye jamii ya kijadi nyingi, wanawake hawakuhusiki mambo ya ngazi ya juu (siasa, uchumi...) Lengo lao lilikuwa kuzaa tu na kubadilishanwa na mahari. Hakuwa na haki ya kupiga kura au kutaliki.
Ufaransa, wakati wa mapinduzi (1789), wanasiasa wachache waliipa nchi matini muhimu sana, iliyonakiliwa na nchi nyingine : « Tangazo kwa wote la haki za binadamu na raia ». Kwa kifaransa, maneno ya « binadamu » na « wanaume » ni yale yale. Mzozo huo wa msamiati ulimpa Olympe de Gouges fikra ya kuandika matini nyingine : « Tangazo kwa wote la haki za wanawake na raia wa kike », mwaka 1791. Mtu wa kimapinduzi wa kwanza.

Kumbuka...
Miaka mia miwili baadaye, mtu mwengine alitumia dhana ya « Mapinduzi ya wanawake » : Simone de Beauvoir. Alipambana kwa ajili ya haki za wanawake. Alifananisha ndoa na ubembe, hali wanawake wanapokuwa watumwa wa mume wao. Yule mwamamke alikuwa mtu wa kwanza kutetea haki ya kuharibu mimba, iliyozingatiwa wakati huo kama mauaji. Simone wengine, yule anayoitwa Veil, alichukua pigano hilo kwa haki ya kuharibu mimba na akaatharisha upigaji kura wa sheria iliyoruhusu kutoa mimba. Ilikuwa mwaka wa 1975.

Dhana ya « Mapinduzi ya wanawake » ikatanda dunia, na nchini Ufaransa, wanawake waliruhusiwa kupiga kura mwaka 1944.

2007 : njia ya chama cha « Wala danguro wala watumwa »... mpaka serikalini
« Wala danguro wala watumwa » ni chama muhimu sana, kwani kinaonyesha maendeleo ya hali ya wanawake nchini Ufaransa. « Wala danguro wala watumwa » imezaliwa mwaka 2000, ili kuunga mkono wanawake kwenye vitongoji. Ni chama cha Fadela Amara na wanawake wanaotoka vitongoji vya Paris kwa jumla. Pingano lake linahusu ukali na uporaji wasichana wanaouvumilia.

Mwaka uliopita kazi ya chama cha « Wala danguro wala watumwa » kilipata shukrani : rais mpya Nicolas Sarkozy akampa Fadela Amara madaraka ya katibu wa serikali anayeshughulikia mambo ya siasa ya miji. Nicolas Sarkozy alitangaza rekebisho kwenye mambo ya kisiasa : akawapa wanawake saba madaraka ya juu serikalini. Hata wanampa sasa shida ndogo kila mwezi. Wanawake wa serikali wana fikra za siasa binafsi. Wasipokubaliana na tabia ya rais, humwambia mbele ya wanahabari. Labda hivyo ndivyo ni « Mapinduzi ya wanawake » : fursa ya kuonyesha fikra zake kwa sauti wakati wanaume wa serikali hawawezi... Kwa hivyo kwa maoni yangu sasa « Mapinduzi ya wanawake » hayafai hata kidogo. Pingano lake siku hizi ni haki za wanawake zizidi haki za wanaume. Na leo kwa kweli wanaume ni watumwa wa wanawake.

« Mapinduzi ya wanawake » : uhuru wa kuzaa bila wanaume ?
« Watoto asilimia hamsini wamezaliwa nje ya ndoa : ni vizuri sana ! » Sentensi hiyo ni ya Isabelle Alonzo, kwenye tangazo la televisheni ya kifaransa. Aliandika kitabu kuhusu uhusiano kati ya wanawake na wanaume. Kitabu chake kilitolewa mwezi huu. Vipi anaweza kutangaza kwamba ni vizuri kuzaa usipokuwa na mume ? Anajuaje kwamba sehemu ya Paris, jozi asilimia hamsini huachana ! Hali hiyo si vizuri, hata kwa « uhuru » wa wanawake, hata kwa raha ya watoto... Siku hizi, wanawake wakifanya kazi wanapata hela yao, na kwa mujibu yao, hivyo ndivyo uhuru ulivyo. Hawahitaji tena mume kununua chakula, kuzaa (kwa msaada wa benki la shahawa), kuamua uamuzi.
Lakini uhuru ni pia kupendwa, kuheshimwa na mumewe, tena kuheshimu mumewe. Inaonekana kwamba kwa jina la « Mapinduzi ya wanawake », wanawake hucheza sehemu mbili : ya mke na ya mume. Mume ni kama mtoto tu. Unaweza kuwaona madukani : mke mbele, mume nyuma. Mwanamume anafuata tu. Haamui hata kidogo. Na mara kwa mara, anapofanya mzaha, mke anamkaripia. Lini mapinduzi ya wanaume ?

29 avril 2008

Vous aimerez ces airs...

Hommage à Aimé Césaire, par Olivier Sangi Lutondo
Poète de la paix, Confrère de Césaire
Kinshasa

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19 avril 2008

Malaria : arme de destruction massive

untitledUn enfant de plus emporté par la malaria à Kinshasa, capitale de la RDCongo. Le neveu de mon ami. D'autres restent à sauver... Honte sur nos gouvernements. Où va l'aide au "développement" si elle n'atteint pas l'enfant sur son lit d'hôpital qui ne peut se payer un antibiotique à 20 dollars??? Honte, honte, honte... j'ai si honte.

         - Nzambe abatela yo yaya -

Il y a un an, Afrik.com écrivait : "Un nouveau médicament contre le paludisme, fabriqué au Maroc, sera disponible à un prix "très accessible" en Afrique subsaharienne dès la mi-avril, ont annoncé des dirigeants du Groupe pharmaceutique Sanofi-aventis et de la Fondation DND". Wapi?

Banque Mondiale
==> "La Banque mondiale a donné un nouvel assaut au paludisme en avril, avec le lancement d’un partenariat, la Stratégie mondiale et le programme d’action, dont l’objectif est de contrebalancer ce que la Banque a décrit comme 'l’inadéquation des efforts de lutte contre le paludisme à l’échelle mondiale, et la modestie des efforts actuels de la Banque par rapport à ce qu’elle pourrait faire.'

==> Signe qu’on est passé du stade de la parole à celui de l’action en ce qui concerne cette stratégie, le Conseil d’administration de la Banque vient d’approuver un don d’un montant de 150 millions de dollars EU en faveur de la République démocratique du Congo, dont un volet de 30 millions de dollars EU pour la lutte antipaludique.

==> Le paludisme est la première cause de mortalité parmi les enfants en RDC. Elle est responsable de 40% des décès d’enfants. Selon les estimations, un usage prolongé des moustiquaires insecticides longue durée pourrait diminuer d’un cinquième la mortalité infantile." Source : site de la Banque mondiale

5 avril 2008

« Anthropolojia si spoti ya hatari », Nigel Barley

« Maarifa ya makabila huwasaidia wanajeshi kufanya kazi ya ufanisi na kutotumia silaha ». Hiyo ni pendekezo la kazi, ili kuwashawishi wanaanthropologojia wanaotafuta kazi kufuata jeshi la kimarekani. Hivyo ndivyo ni ratiba ya HTS, Human Terrain System, ilipangwa na serikali ya kimarekani.

Human Terrain System ni ratiba ya serikali ya kimarekani, inayowashirikisha wanaanthropologojia na wajeshi, nchini Irak na Afghanistan. Ingesemekana « embedded anthropologists », kama ilivyosemekana kuhusu wanahabari waliokuwa wanafuata wajeshi, wakati wa vita ya pili nchini Irak. Ratiba hiyo inawatilia wasiwasi wanaanthropologojia wengi, kwani inafanana na ratiba nyingine za zamani.

Siyo ratiba mpya

Kwa mfano, wanaanthropologojia walifanya kazi pamoja na viongozi kipindi cha ukoloni, mwishoni mwa karne kumi na tisa. Walifanya utafiti kuhusu « makabila » mbalimbali, ili wawasaidie viongozi kuwatawalisha wenyeji wa asili, kwenye koloni za Uingereza na za Ufaransa. Wakijua mila na tabia za watu, wakoloni waliweza kuongoza waafrika rahisi sana.

Vile vile ni hali ya vita mbili za kimataifa. Wanaanthropologojia kama Margaret Mead, Gregory Bateson na Ruth Benedict walikupa maarifa yao kundi la nchi zilizokuwa zinashirikiana. Miongoni mwa utafiti wengine, walifanya utafiti sehemu ya Asia.

Mwaka 1965, ratiba ya Camelot ilipangwa kutafuta sababu za ukali nchini Chili. Ratiba ya Civil Operations and Revolutionary Development Support (Cords) ilikuwa inawasaidia wamarekani kuwajua wavietnami ambao wangeweza kuunga mkono wakoministi.
Hali hizo zilibishiwa na mwanzisha wa sayansi ya jamii, Franz Boas, kwenye gazeti la The Nation, mwaka 1919. Alikosoa mienendo ya wanaanthropologojia kadhaa kipindi cha vita ya kimataifa ya kwanza. Alifukuzwa kazi na skirika la wanaanthropologojia wa kimarekani (AAA). Siku hizi, shirika hilo ndilo linashtumu ratiba ya HTS... AAA imebadilika mawazo yake mpaka kutia mwandika wa kideontolojia kwa wanaanthropologojia wote mwaka wa 1970.

Mwandiko wa kideontolojia wa wanaanthropologojia

Kama madaktari na wanahabari, wanaanthropologojia wanaheshimu mwandiko wa kideontolojia. Hawaruhusiwa kutumia utafiti wao dhidi ya watu na wanalazimishwa kuwaarifu watu kila mara wanapofanya utafiti kuhusu wao. Basi ratiba ya HTS ilipangwa ili wanaanthropologojia wafanye kazi pamoja na wajeshi, yaani ili utafiti wao wawasaidia watu kuwa na imani na wajeshi. Vita ni rahisi zaidi watu wanapowaamini maadui.

Wanaanthropologojia waliofanya kazi pamoja na jeshi hutangaza kwamba kwa kweli walibadilisha mwenendo wa wajeshi kwa mujibu wa mila mbalimbali. Wengine huwajibu wananyofu kuamini serikali. Wote wanakubali kufungua kituo kikubwa cha utamaduni, lakini kikitumiwa na jeshi itakuwa shida. Mfumo wa Network of Concerned Anthropologists imebuniwa kupinga ratiba ya HTS. Kama alivyosema mwandishi Nigel Barley: « Antropolojia si spoti ya hatari », inategema jinsi inavyotumiwa...

31 mars 2008

Le français compte 2 fois plus de mots d’origine arabe que d’origine gauloise

C’est Salah Guemriche qui le crie haut et fort en riant, fier de ses recherches après quatre années à fouiner dans tous les manuscrits de France et de... Qatar ! Il en a sorti un ouvrage, le « Dictionnaire des mots français d’origine arabe » qu’il a présenté à l’Alliance française de Bahrein le 26 mars 2007.

D’« arabe » à « hébreux » il n’y a qu’une lettre... C’est en tout cas ce qu’expose Salah Guemriche sur son rétroprojecteur, devant une salle piquée par la curiosité. En intervertissant les deux consonnes centrales, l’ « arabe » devient « hébreux » et vice versa*...

ې ٻ ر ع       

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Une introduction amusante pour dire que Guemriche aime jouer avec les mots... Et si l’auteur-journaliste-romancier prend le « risque » d’étaler ses trouvailles sous la lumière des « bougies » électriques de l’Alliance, c’est sans « échec » ni « hasard » qu’il nous compte l’histoire « macabre » de cet « arobase » de mesure devenu dÉmeSUréMeNt utilisé sur la Toile...

@ Arobase
1088 : « arroba » signifie, en espagnol, le « quart » (« rob3a » signifie le « quart » en arabe). L’arroba est alors un outil de mesure que l’on retrouve au XVIIe siècle en France. En 1775, on le retrouve sous sa forme symbolique @ dans un document manuscrit. Il est utilisé pour symboliser une unité de mesure, c’est un signe comptable. C’est en 1972 qu’il est pour la première fois utilisé par un anglophone, Tom Linson, simplement pour séparer deux mots à l’écrit. La suite, vous la connaissez...

Rabelais
Le biographe de Rabelais écrivait que l’auteur, qui savait l’arabe, tenait son nom de deux mots arabes. Et vu qu’on le surnommait « le maître moqueur », Guemriche a cherché, tourné, retourné les mots et a trouvé : « Rab al hazi’ », le « maître moqueur » en arabe, ou bien « Rab al hazil », le « maître farceur ».

* Le mot s'inscrit dans le sens inverse de la lecture, de gauche à droite, c'est ainsi qu'est paramétré le blog. Veuillez nous en excuser.

dico

Le dictionnaire des mots français d’origine arabe
2007
Editions du Seuil
35 euro

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